Et puis Barbier est mort…

Et puis Barbier est mort, le 27 mai ’77, réalisant deux prophéties à la fois. Celle de Jean Alzetta : « Vous verrez, disait-il à Barbier et à Bourgeois, nous mourrons par ordre alphabétique ».
Et la sienne : « Je mourrai au même âge qu’Elvis Presley (39 ans) ! (1)
Et puis Barbier est mort et la vie des grimpeurs a pris un sérieux coup de vieux. On a parlé, disserté, discuté. Enfin on a su qui il était, comment il vivait et pourquoi il ne vivait pas. Pourquoi il était ce qu’il était et pas autrement. Comment il était devenu cet homme-là et pas un autre. On lui a fait un mémorial. On lui a lancé des clins d’œil et des coups de pied au cul. On a reconnu sa valeur, sa grandeur. On a soulevé des voiles, on a lancé la vapeur. On a dit que sans lui l’escalade, et qu’avec lui. Qu’il était le + et le -, le yin et le yang, le noir et le blanc.
Et puis Barbier est mort, et Jean-Jacques Claeyman et Jacques Collaer ont acheté un terrain près de Freyr, sur lequel ils ont posé des roulottes de forains. Et la vie a repris parce que les jeunes ont bien reçu le flambeau.

Jean-Claude Legros, « Ma Freyr », manuscrit (1992)

(1) En fait, il avait annoncé : « Je mourrai la même année qu’Elvis Presley ».
Et Elvis mourut le 16 août 1977, à 42 ans…

Claudio Barbier en 1973 (ph. Franky Boeye)

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