QUE S'EST-IL PASSÉ À MARCHE-LES-DAMES LE 17 FEVRIER 1934 ?
8. Envisageons une autre hypothèse : une mise en scène nocturne
Vu les risques que présentait une opération se déroulant l'après-midi, imaginons que l'on ait attendu la nuit pour agir. C'est ce qui expliquerait que, dans un premier temps, au cours des premières heures de recherche, on n'ait pas retrouvé le corps, pour la simple raison qu'il n'était pas encore là !

Ce "scénario" nocturne se serait déroulé de la manière suivante :

- Le valet Van Dycke aurait été dépêché sur les lieux vers 17 h pour jouer le jeu d'une disparition inquiétante du Souverain dans le massif rocheux, et lancer les premières recherches.
- A la nuit tombée, après avoir amené le corps discrètement sur le plateau au-dessus des rochers (ou, s'il s'y trouvait déjà, l'avoir sorti de la cachette où on l'avait d'abord dissimulé), il fallut ensuite trouver le moment propice pour venir placer le corps dans la ravine, à l'endroit où on l'a trouvé.

- Il fallait agir vite, car, dans le secteur, de nombreuses personnes étaient occupées à chercher, et certaines n'étaient pas bien loin… D'autant plus que, ces ravines communiquant entre elles, certains les parcouraient à la montée, d'autres à la descente.

- Au moment choisi, il fallait parvenir à la ravine, dans l'obscurité, à travers bois. Vu les lieux, c'est loin d'être évident ! A moins de bien connaître ces lieux. A ce propos, il est intéressant de remarquer que, à la demande du capitaine Jacques de Dixmude, le valet Van Dycke, qui participait aux recherches, a été envoyé sur le plateau vers 21 h 45, sans raison précise (il devait, selon l'un, simplement s'y rendre et y attendre de nouvelles instructions ; selon un autre, il devait aller jusqu'à la voiture pour s'assurer que le Roi n'y était pas)…

- Vu la raideur de la pente, on ne pouvait cependant se contenter de précipiter le corps du haut de la ravine, car on ne pouvait prendre le risque de le voir dévaler jusqu'à la route. Sans compter le bruit de la chute, qui ne serait pas passé inaperçu !
Il fallait donc le descendre. Précautionneusement. Silencieusement. Combien d'hommes, particulièrement habiles car la pente est non seulement raide mais aussi très glissante, aurait-t-il fallu pour y porter le corps dans la nuit ?

- Sans oublier, pour rendre l'accident crédible, de semer ça et là, aux bons endroits, les divers éléments et accessoires censés avoir été perdus par le Roi lors de sa chute (lorgnon, sac, casquette, etc.). Et les traces de sang...

Remarquons que le déroulement nocturne des opérations impliquerait que le Souverain soit décédé de mort violente. Sinon comment expliquer l'énorme blessure qu'il avait à la tête ?
 
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