Quand la presse belge s’intéressait aux alpinistes belges… et à Claudio Barbier !

Journal La Meuse-La Lanterne, 10 juin 1969

Extraits :

Pour la première fois en Belgique a eu lieu une rencontre internationale (15 pays) d’alpinistes. Elle était organisée par le Club alpin belge. Une cinquantaine de grimpeurs ont escaladé les rochers de Marche-Ies-Dames et ceux de Freyr.
A Freyr, le Bruxellois Claudio Barbier a grimpé la voie Direttissima (environ 120 mètres) sans être encordé.

Chaque pays qui possède un club alpin ou une société sportive d’alpinisme fait partie de l’Union internationale des Associations d’Alpinisme.
En font ainsi  partie les pays d’Europe, d’Amérique du Nord et du Sud, d’Asie, l’Australie et quelques pays d’Afrique.
Cette association internationale possède une commission technique. Quand une marque de cordes ou de mousquetons sort un article, elle peut le proposer à cette commission qui examine la qualité de l’article, le soumet à des tests et décerne ou non un label de qualité : le label U.I.A.A. (Union internationale d’Associations d’Alpinistes).
Chaque année l’U.I.A.A. organise un congrès où un délégué officiel de chaque pays est envoyé. Outre ces congrès, des réunions internationales sont organisées dans chaque pays.
C’est la première fois que la Belgique organise ainsi une réunion internationale d’alpinisme.
Quinze pays y ont participé : l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Suisse, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, l’Angleterre, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Yougoslavie, la France, la Hollande, la Belgique.

Journal « La Meuse – La Lanterne » (1969)

La cinquantaine de grimpeurs venus de ces quinze pays montèrent les rochers de Marche-les-Dames et ceux de Freyr. En plus, ils firent des randonnées sylvestres, du tourisme et assistèrent au centre para-commandos de Marche-les-Dames à la projection des « Etoiles du Midi », film réalisé par Lionel Terray. [sic !]

Le club alpin belge réunit 1.300 membres répartis en sections : Anvers, Brabant, Hainaut, Liège et Namur-Luxembourg.
Cette dernière est dirigée par M. Georges Janty et ne comprend qu’une centaine de membres.

Mercredi matin, une quinzaine d’alpinistes se trouvaient à Freyr. Répartis en trois groupes, ils entreprirent l’ascension des rochers de Freyr par différentes voies : le zigzag, l’al’legne et la Direttissima.

Tandis que les groupes se répartissaient en vue de la montée, au sommet, Claudio Barbier, rue Linthout à Bruxelles 4, un des meilleurs alpinistes belges, lança : « Je vais faire la Direttissima ». Comme il n’était parti avec aucune équipe on lui demanda : « Tu vas grimper seul ? ».
« Oui, répondit-il, et en libre ». [sic!]

Il commença à grimper laissant à sa droite une cordée menée par un lieutenant commando. Il monta rapidement, très rapidement. Près d’une demi-heure plus tard, il se trouvait à quelques mètres du sommet où se trouvait M. Jacques Borlée, de Bruxelles, secrétaire du Club alpin belge.

Barbier, continuant sa montée, l’interpella : « On dit toujours que les derniers mètres de la Direttissima sont faciles. Je dis que le dernier surplomb est très difficile à passer ».
Quelques secondes plus tard il était au sommet.

Barbier nous a dit : « Ce que je viens de faire peut paraître de la folie. Quand je me lance dans une telle entreprise c’est que je suis en pleine possession de mes capacités physiques et que je suis absolument sûr de moi. Ça fait dix ans que je fréquente Freyr. Je le connais à fond et c’est peut-être seulement la quatrième fois que je fais cela. Quand je grimpe en libre, je redouble mon attention et assure toutes mes prises ».
(…)

A Freyr se trouvent toutes les difficultés techniques qu’on peut trouver e haute montagne. Naturellement, on ne peut y trouver les difficultés déterminées par les facteurs longueur, temps, froid, altitude.
(…)

En 1959, Claudio Barbier se trouvait aux Dolomites avec Nadine Simandel et Jean Alzetta. Un peu avant, une équipe de Français avait ouvert une nouvelle voie : la Cima Ovest. Ils avaient mis six jours pour franchir les 300 premiers mètres. Les trois Belges avertirent le gardien du refuge qu’ils allaient à leur tour attaquer la même paroi. Le gardien : « C’est dangereux, vous n’êtes que deux ». Barbier : « Trois avec Nadine ». Le gardien ne crut pas que Nadine Simandel faisait partie de l’équipe. Le lendemain à deux heures du matin les trois Belges quittaient le refuge. Le gardien n’en revenait pas. Cette équipe ne mit que trois jours, la moitié du temps des Français.

A Chamonix, tous les deux ans, les Français au mois de juillet organisent une rencontre internationale d’alpinisme. La Fédération française invite deux des meilleurs grimpeurs de chaque pays à participer à de très longues et difficiles courses en montagne.
En huit ans, Jean Bourgeois, de Bruxelles, y est allé trois fois dont une (en 1965) avec Barbier. Cette année il ira avec un jeune espoir de l’alpinisme belge : Thierry Leruth, 18 ans, de Liège.
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Un nouveau club d’alpinisme

Barbier avec quelque vingt-cinq amis vient de créer au début de cette année un nouveau club d’alpinisme en Belgique : Le groupement belge d’alpinistes. Tous les membres de ce nouveau club sont également inscrits au Club alpin belge.
Pour être accepté comme membre, il faut avoir accompli un minimum de trois ans de montagne. Pour y être inscrit comme membre aspirant : avoir fait moins un an de montagne.
Pour rester membre il faut que l’alpiniste ne reste jamais deux ans de suite sans faire de courses en montagne. « C’est pour maintenir l’esprit d’entreprise indispensable » dit M. Barbier.
Cette année ce nouveau groupement a loué à Chamonix un chalet pour y passer les mois de juillet et août et faire de la haute montagne.
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