L’alpinisme depuis 1945 en Europe et au Yosemite (Centre Fédéral de Documentation Lucien Devies, FFCAM)

Un historique soulignant les principaux événements se rapportant à l’alpinisme – sans prétendre à l’exhaustivité – est ici proposé en plusieurs dossiers :
– L’alpinisme de 1492 à 1914.
– L’alpinisme de 1919 à 1939.
– L’alpinisme de 1945 à nos jours dans les montagnes d’Europe et au Yosemite.
– L’alpinisme de 1945 à nos jours dans les montagnes de l’Himalaya et du monde.

On peut y lire (extraits) :

– En 1961, un exploit sans égal. Le Belge Claudio Barbier effectue, en escalade solitaire, sans aucune aide technique, ni assistance extérieure, l’ascension par leurs versants nord des cinq Cimes du Lavaredo dont les voies Cassin, Comici, Dulfer et Preuss. Une performance réussie dans une seule journée et qui reste aujourd’hui inégalée…

– L’économie de pitons
La recherche de l’escalade libre va se faire par l’économie de pitons. Le jeu va être de n’en utiliser qu’un minimum pour réaliser une escalade. Mais l’usage du piton est mal précisé, les trois fonctions sont confondues : assurage, aide et repos.
La propagande de Claudio Barbier
Claudio Barbier qui était l’un des meilleurs rochassiers de sa génération, sera le premier propagandiste en Europe continentale et occidentale d’une escalade libre et propre, il a parcouru l’ensemble des massifs d’escalade de l’Europe et connaît bien les règles sportives des écoles est-allemandes et britanniques, très critiques sur les moyens artificiels.
Rapidement convaincu que le paroxysme atteint par le « règne du fer » conduisait à une impasse, le grimpeur belge fera une diffusion discrète mais continue des idées venues de Grande-Bretagne et des bords de l’Elbe. Et plus tard, il sera également très actif pour propager le recours aux coinceurs.

Les falaises de l’Elbsandsteingebirge 
En 1966, Claudio Barbier fait paraître un article « L’Elbsandsteingebirge » d’Herbert Richter dans la revue La Montagne & Alpinisme. Ce sera une vraie stupéfaction pour beaucoup…

1969 – L’apparition des coinceurs
Claudio Barbier sera aussi l’un des premiers propagandistes pour ce nouvel outil en Europe continentale en inaugurant la voie du Dragon dans les Dolomites en 1969, avec l’assurage sur coinceurs.
L’année suivante, une cordée française reprend l’itinéraire en utilisant ces curieux objets – dont l’emploi a été suggéré par Barbier – achetés presque en catimini à Cortina d’Ampezzo…

Une éthique plus précise
Au début des années 1970, Claudio Barbier avait fait beaucoup de propagande pour l’escalade libre et pour nettement séparer les points d’assurage des points de progression (avec dans les falaises belges une peinture jaune sur certains encrages d’où l’expression jaunir une longueur ).
Cela va amener à la prise de conscience concernant les trois utilisations possibles d’un ancrage : point d’aide, point de repos et point d’assurage…
L’escalade libre impose le refus de tout point d’aide ou de repos, l’éthique devient plus rigoureuse.
La recherche d’une façon de faire plus précise sera favorisée par l’utilisation des coinceurs. L’assurage avec ce type de matériel permet une économie très grande de pitons et de pouvoir gérer son exposition.

– En 1982, Christophe Profit effectue l’ascension solitaire de la voie directe américaine 1962 de la face ouest des Drus en 3 h 10 du pied de la face ouest au sommet du Petit Dru. Dépose héliportée au pied de la montagne et récupération du grimpeur au sommet avec dépôt de vivres au bloc coincé. L’hélicoptère accompagne constamment le grimpeur avec photographes en action. La voie a été parcourue onze fois avant la performance, ce qui relativise l’exploit sportif.

On atteint le trop-plein médiatique, sans effacer la prouesse inégalée de Claudio Barbier, vingt années plus tôt…

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